Pas de malaise

A quelques 100 km avant la frontière Thaïlande-Malaisie, la région n'est pas très rassurante. Cette zone fait l'objet d'un conflit entre les deux pays, et la Thaïlande se protège par de nombreux barrages de police, des kilomètres de barbelés, des patrouilles armées... Le bus ne traîne pas.

De l'autre côté les gens ne paraissent pas concernés par le conflit. Les Malais nous réservent un très bon accueil. L'atmosphère ici est bien différente. D'abord, tout est organisé ; pas de panne, pas de contre-temps, pas d'embrouille. Cela fait presque bizarre! On s'est d'ailleurs fait envoyer balader par le premier taxi en voulant négocier le prix (la pratique était tellement courante depuis 2 mois).

Ensuite, l'ambiance est un peu plus réservée, moins festive. Pas de tenues légères à l'horizon, pas de publicité ou vente d'alcool. Nous sommes en pays musulman. Du coup il y a moins de jeunes voyageurs (18/24ans), et on se retrouve dans la moyenne d'âge. Il était temps, on commençait à faire des cheveux blancs!

Comme partout, les îles sont un peu moins à cheval sur les règlements ; on l'a remarqué sur les îles de Perhentian. Un endroit absolument délicieux, où on ne se déplace qu'à pied ou en bateau (il y a de quoi se blaser de tout après çà!). Voyez les photos. Le côté plaisant de cet endroit, c'est que malgré le nombre de touristes, les choses restent simples, on ne cherche pas (encore) à aller contre nature pour satisfaire le visiteur à tout prix: s'il pleut, pas de barbecue ; s'il n'y a plus de chambre, on te propose une natte sur le sable. Nous avons, pour notre part, élu domicile dans un dortoir, chacun de son côté du rideau (c'est la politique du pays!). Côté barbotage, il faut garder son sang froid lors des fréquents têtes à têtes avec les petits requins et les poissons-pierre – adrénaline à coup sûr! Les plus chanceux croiseront les eaux du tout petit Némo, que Mathias a rencontré la nuit tombée, dans un lagon quasi vide, caché sous une anémone.

L'intérieur du pays, a aussi sa petite faune impressionnante. Scorpions, serpents, araignées et autres insectes. Et c'est une bêtise d'avoir été au vivarium la veille d'un trekking en solo dans la jungle! Mais plus de peur que de venin ou de pattes! On découvre les collines des Cameron highlands, grenier de l'agriculture Malaise, ses immenses plantations de thé et ses serres à perte de vue (visite d'étudiante oblige). La fraicheur des hauts est vraiment appréciable. Brume, fougères arborescentes, samoussas, treilles chouchou, et plantations... nou lé dann' fond Salazie ou kwé? (non, çà sent pas le cochon!). La ressemblance avec les hauts de la Réunion est drôlement frappante. On trouve une population aux origines et religions très hétéroclites, et plutôt tolérante. Pour la petite histoire, dans ce pays musulman, on vient de traverser un village chinois avec un temple chinois-boudique et on est accueilli par un indien dans une auberge qui fût un monastère de pères protestants. En nous tendant la clé de la chambre accrochée à un décapsuleur, il nous dit: « «more beer! ». Etonnant. Il faut dire que l'icône de l'auberge « fathers » ressemble autant à Bob Marley qu'à Jésus-Christ.

Demain nous continuons notre route vers Kuala Lumpur.

Comments

[stef & franck]

Et ben ça à l'air bien sympathique tout ça ! les paysages de que vous décrivez nous bien rêver, m'enfin nous on a salazie pour se consoler... bonne route et à bientôt j'espère.
stef et franck