Retour plus au nord

La fin d'après-midi change encore les couleurs du lac et le vent redevient glacial. Tout le monde rejoint petit à petit la pièce principale. Il s'y raconte les découvertes de la journée, les projets du lendemain, s'y échange la musique, les bouquins et les bons plans. On s'accorde à dire que la bière Patagonia est la meilleure de la région. Côté cuisine, ça papote  plus que ça mijote si bien que le "monde" a été épluché, coupé en rondelles et refait mille fois, mais que les steaks ne sont toujours pas cuits. Après le diner, c'est l'ultime partie de fléchettes  avant que chacun  ne regagne sa couchette, et demain, on verra bien.

Une semaine seulement passée à l'auberge pourtant on s'attache déjà, au lieu, aux gens, à cuisiner à plusieurs avec le grain de sel exotique de chacun, à choisir la musique, ou à rester en pyjama...  et simplement à regarder la Patagonie. Que de petits plaisirs... On en repart toujours avec un peu de regrets de ces endroits. Et comme nous avons déjà quittés Charles au Laos, Aurélie et Belil en Malaisie, Adam et Kinga au Cambodge, Emilie ou Daniel.... nos amis américain, belges, polonais, chinois... nos compagnons de routes de quelques jours, de quelques semaines, c'est maintenant à Frieda que nous disons au revoir, notre voisine d'Afrique du sud. Un vrai tour du monde ce voyage! On "visite" même, au fil des rencontres, les pays où nous n'avons jamais posé les pieds.

Pour faire la « visite » encore plus court et plus vite, prenez une ville comme Buenos Aires. Trouvez l'appartement des "expats" de quelques mois, cause travail, scolarité ou glandouille. Vous ferez le temps d'une soirée, un tour de la planète aussi vite qu'un tour de table! 

Nous nous retrouvons avec couchsurfing, au cœur de la grande capitale sud  américaine, dans le fameux appartement précité! L'Allemagne est là (en sur nombre comme partout), les USA et Israël aussi (en seconde  position), la France (en troisième), puis ensuite à l'unité, l'Autriche, la Suède, la Suisse, la NZ, la Russie..., tient y a pas de chinois, c'est étonnant!  Et n'y aurait-il pas non plus d'Argentins dans cette ville? 

Bien sur que si. On les reconnaît facilement avec leur thermos d'eau chaude sous le bras et le maté à la main. A longueur de journée ils sirotent leur tisane locale. Et puis les filles, c'est bien simple, elles ont toutes les cheveux longs.

Depuis les années 1880, Buenos Aires grandit au rythme des influences de toute part. Le métissage de la population et la superposition des architectures en sont les témoins évidents. La naissance du tango aussi.  Aujourd'hui, le tango « traditionnel » (avec sa dimension sociale) tend à se perdre doucement. Il se pratique encore dans des lieux protégés des assauts touristiques. Et pour cause...  l'euphorie des visiteurs (pour la photo ou le « déguisement ») n'a rien à voir avec le sérieux et la classe des danseurs.  Il n'y a qu'à se rendre au quartier de la Boca, pour comprendre que le tango ne se danse plus ici, il se vend. Shows, cours, costumes, poses photos...

Néanmoins, le tango reste une des danses les plus sensuelles de ce monde, sinon la plus belle, et puis ses grandes robes et sa musique participent plus que tout au charme très européen de Buenos Aires.   

Comments

[Romain]

Encore une fois, trés bon ces petites photos, et excellent les tangogo-touristes.